THE ALLMAN BROTHERS BAND: The Final Note (2020)
Ce show date du 17 octobre 1971, douze jours avant la tragique disparition du grand Duane. Il s’agit donc de son dernier concert. Ce soir là, un jeune journaliste s’était muni d’un magnétophone portable pour interviewer le groupe. Sans trop réfléchir, il a décidé d’enregistrer la prestation de l’Allman Brothers Band. Oubliée dans un tiroir, cette cassette est ressortie de l’oubli pour le plus grand bonheur… de qui, au fait ? Sans doute pour les fanatiques absolus du génial guitariste parce que pour le commun des mortels, ce n’est pas vraiment la joie. Le son est à la limite du dégueulasse et il ne faudrait pas pousser loin pour qualifier ce disque de l’arnaque de l’année. Cependant, on ne peut lui enlever son caractère de document historique alors chacun jugera en fonction de son degré d’admiration pour Skydog. Comme d’habitude, le son a été retouché en augmentant les basses fréquences au maximum, ce qui rend l’écoute de ce concert difficile. Il serait étonnant que l’ABB ait sonné comme ça à l’époque. Il faut donc mettre ces basses intempestives à zéro pour pouvoir mieux entendre la prestation de Duane. L’énorme défaut du son mis de côté, on peut quand même apprécier le jeu démentiel en slide de Duane mais aussi la guitare de Dickey Betts qui ne laisse pas sa part au chat. Cette slide célèbre se fait tour à tour sauvage (« Statesboro blues »), agressive (sur le pêchu « Trouble no more »), subtile (« Done somebody wrong ») ou carrément folle (« One way out »). L’instrumental « In memory of Elizabeth Reed » est amputé de sa fin (le jeune homme devait sans doute retourner la cassette). « Don’t keep me wondering », « Hot’lanta » et un « Whipping post » de douze minutes complètent le show. Á l’écoute de ce document sonore, on remarque que le groupe semble survolté avec une interprétation plus rock et plus nerveuse de ses classiques. Maintenant, est-ce un album indispensable ? Pour les fans, certainement.
Olivier Aubry